Publié dans Humour du dimanche

Du parcours d’obstacles des buveurs de thé au travail

Il ne vous aura pas échappé que dans le monde du travail comme ailleurs, le café est roi. Et que, le matin lorsque vos collègues font une pause, au démarrage des réunions ou lorsque l’on accueille un client, un prestataire ou un candidat dans les locaux de l’entreprise, on propose systématiquement un café ou un verre d’eau à la ou aux personne(s) présente. Mais qu’il ne vient pas spontanément à l’esprit des gens de demander si quelqu’un souhaite du thé.

Très longtemps, j’ai personnellement hésité à demander par mélange de timidité et de volonté de ne pas déranger, me forçant à avaler un café sans en avoir envie ou me contentant d’un verre d’eau froide quand je l’aurais préférée chaude avec du thé noir à la bergamote ou aux épices. Avant de finir par me dire que je ne risquais rien à demander, qu’au pire s’il n’y en avait pas je ferais sans.Ce que j’avais moins bien anticipé, et les amateurs de thé opineront certainement, c’est que le pire n’est pas forcément l’absence de thé. Parce que j’ai maintes et maintes fois fait l’expérience, lorsque les boissons chaudes sont servies dans des distributeurs automatiques, de me retrouver avec un gobelet contenant une boisson ayant goût soit de liquide vaisselle citron, soit de chewing-gum à la menthe liquide. A l’heure de l’intelligence artificielle et de l’industrie 4.0, il semble que personne sur cette planète n’ait encore trouvé une solution permettant de servir une boisson avec de vraies feuilles de thé dans une machine et sue cela ne figure pas au programme ni de France 2045 ni du World Economic Forum de Davos.

Il arrive aussi et de plus en plus souvent que, lorsque l’on se déplace sur un autre site de son entreprise ou dans une autre organisation, l’on arrive à trouver du thé pour celles et ceux qui en demandent. Mais là où les amateurs de café ont souvent le choix entre 3,4 ou 5 voire davantage de variétés de capsules d’une très célèbre marque associée à George Clooney, le choix de thé se limite souvent à un atroce sachet lui aussi (hélas) célèbre présenté dans un emballage en papier jaune et auquel l’on ne peut décemment pas attribuer le nom de thé ou à un fond de boite de qualité médiocre traînant dans un tiroir parce que personne n’en a eu envie.

Fort heureusement, tout n’est pas entièrement noir au pays des buveurs de thé. D’abord parce qu’à partir du moment où il existe une bouilloire sur son site de travail, et c’est souvent le cas, il est possible au quotidien d’apporter son thé et de se garantir ainsi d’en trouver à son goût. Et également parce que, même s’ils sont minoritaires, les amateurs de thé existent, il s’en trouve même « en infiltration » dans de nombreuses organisations. Et que, parfaitement conscients de la difficulté à trouver un thé au goût décent en entreprise, ils partagent bien volontiers le leur, contents de trouver des camarades de pu’er ou de lapsang souchong.

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